L'invité de la semaine
dernière : Steven
Smith
LES
INVITES DU COSMOPIF
N°52
(lundi 17 janvier 2005)
Qui êtes-vous, Jean-Pierre Nouaille ?
Je suis ingénieur au LRBA, situé à
Vernon. C'est un centre technique de la DGA mais aussi le berceau des premières
fusées françaises. Je suis né le 17 juillet 1970 à Bobigny, en plein
programme Apollo, entre les vols Apollo 13 et Apollo 14. J'ai
deux fils, Thomas (né en janvier 2001) et Arthur (né en décembre 2003) et
j'habite Paris. Je collectionne des livres sur la conquête spatiale, observe le
ciel lorsque la météo et le lieu s'y prêtent, fais de la photographie, de
l'informatique et pratique plus ou moins régulièrement la plongée, la randonnée
et le basket.
J'ai suivi une formation dans une école d'ingénieur à
Besançon, puis j'ai fait mon service au LRBA en tant que scientifique du
contingent. Je suis depuis ingénieur dans ce centre.
Lorsque que
j'étais à l'école primaire, à Drancy, j'ai fait une rencontre extraordinaire à
l'âge de 9 ans : Albert Ducrocq venait régulièrement raconter à des
enfants la fabuleuse aventure de l'homme dans l'espace, avec l'enthousiasme
communicatif qu'on lui connaît. Une des questions qu'il nous posait
était : qui est né le 20 juillet 1969 ? Je me souviens qu'un enfant
était né ce jour là. Et il enchaînait sur un récit palpitant du vol Apollo-11.
J'ai attrapé une sorte de virus et
j'ai continué à venir voir et écouter Albert Ducrocq dans une salle de l'école
puis à la Maison des Centraux à Paris ou encore au Salon du Bourget. C'est
ainsi qu'à 11 ans, je rencontrai John Young et Bob Crippen au Bourget,
ainsi que Valéri Rioumine, alors détenteur d'un record de durée de séjour dans
l'espace. Les conférences à la Maison des Centraux étaient l'occasion
d'entendre et de rencontrer non seulement des astronautes, des scientifiques
mais aussi les membres d'une association fondée par Albert Ducrocq en
1963 : le Cosmos Club de France (C2F). A partir de 1987, je pris une part
plus active aux activités du club.
A cette époque, Christian Lardier
animait dans les locaux de la Sorbonne ce que l'on peut appeler, même si
c'était plutôt informel, des cours de cosmonautique. Les membres du C2F qui
participaient à ces cours choisissaient un thème sur lequel ils collectaient
des informations avec l'aide précieuse de Christian, afin de réaliser un
article qui serait ensuite publié dans les colonnes d'Orbite , la revue
du club. J'ai par la suite contribué à cette revue. J'ai rencontré dans ce club
bon nombre de passionnés et de mordus de la conquête de l'espace, dont un
certain Pif.
Je ne suis jamais allé sur un pas
de tir mais j'ai eu l'occasion d'assister à un vol "en direct".
C'était à Bourges en 1996, et ce jour-là, Claudie Haigneré
(André-Deshays, à l'époque) passait au-dessus de l'Europe à bord de la station
Mir. Nous pouvions l'entendre conversant avec Michel Tognini
qui lui était au sol, à coté de nous, et pratiquement en pleine campagne.
Autant dire que ce moment était surréaliste.
Mémorable
liaison audio de 7 minutes entre le terrain de lancements de Croix-Sadon
près de Bourges
et la
station Mir à bord de laquelle se trouvait Claudie André-Deshays en août 1996
Photo Pif
J'aime bien cette photo, je la trouve amusante.
Noordwijk Space Expo, 1997
Photo
Jean-Pierre Nouaille
Mais aussi celles-ci, faites lors de rencontres avec Claudie
Haigneré avant la mission Cassiopée, au cours de laquelle elle emporta des
expériences réalisées par les jeunes (et quelques moins jeunes) du Cosmos Club
de France. Je crois que tous les membres du club présents ce jour-là étaient
très impressionnés.
Photos Romuald Oumamar
Et pour finir,
un petit lever de Terre. Cette image nous montre notre "bonne vieille
Terre" depuis un autre monde... Une vue décidément récurrente chez les
invités de la semaine du Cosmopif !
J'aime beaucoup la fusée de Tintin. Enfant, je lisais et
relisais les albums de Tintin "Objectif Lune" et "On a marché
sur la Lune".
J'éprouve toujours une profonde admiration pour ces pionniers de l'astronautique qui ont cru que le vol de l'homme dans l'espace était possible et ont fait preuve d'imagination, de créativité, de persévérance aussi, pour y parvenir. Gagarine fait certainement partie de ces pionniers : il était le premier. Et il avait également, et c'est peut être une des raisons de sa sélection pour être le premier cosmonaute, un charisme, une aura dont on forge les mythes.
Le plus fou ? Ce serait que l'humanité dispose de
technologies que l'on ne voit pour l'instant que dans Star Trek,
c'est-à-dire un vaisseau qui autoriserait l'exploration de ce très vaste
Univers, pour visiter le Système solaire, la Galaxie, d'autres galaxies...
Merci, Jean-Pierre Nouaille !
Interview
réalisée par mail en novembre 2004
La semaine
prochaine (lundi) : Anne Serfass-Denis