L'invité de la semaine
dernière : Yann
Benétreau-Dupin
LES
INVITES DU COSMOPIF
N°284
(lundi 14 juin 2010)
7e Américain
sur orbite
Commandant
des vols Gemini 4 et Apollo 9
Général
de brigade James Alton "Jim" McDivitt en bref
Né le 10 juin 1929 à
Chicago
Pilote de chasse puis pilote
d'essais de l'US Air Force (engagé en 1951)
Astronaute de la NASA de
1962 à 1972, sélectionné dans le groupe d'astronautes n°2
Commandant des mission
Gemini 4 (juin 1965) et Apollo 9 (mars 1969)
Temps total passé dans
l'espace : 14 jours 2 heures et 56 minutes
Marié, 6 enfants
Préparation
de la mission Gemini 4 avec Edward White
et de la
mission Apollo 9 avec Russel Schweickart et Dave Scott
Biographies détaillées sur www.jsc.nasa.gov/Bios/htmlbios/mcdivitt-ja.html
et http://fr.wikipedia.org/wiki/James_McDivitt
5 questions
à James McDivitt
Qu'est-ce qui vous a motivé à vous porter candidat
pour devenir astronaute ?
J'ai posé ma candidature pour être
astronaute en 1962 et je l'ai fait parce que je pensais que c'était la
meilleure chose que je pouvais faire pour notre pays -mais je n'étais pas plus
solennel que cela [Rires].
Les
"nouveaux neuf" de 1962
Au premier
plan, de gauche à droite : Charles Conrad, Frank Borman, Neil Armstrong et
John Young
A l'arrière
plan, de gauche à droite : Elliot See, James McDivitt, James Lovell,
Edward White et Thomas Stafford
Quel grand
souvenir gardez-vous de votre carrière spatiale ?
Aucun événement particulier, on
s'est amusé du début à la fin !
Est-il vrai
que, si Ed White avait eu un problème lors de sa sortie hors de Gemini 4,
vous auriez eu à fermer la porte ? Vous étiez-vous entraîné à rattraper
votre coéquipier s'il avait eu un problème ?
Non. On n'avait aucun plan de la sorte et on savait tous les
deux qu'il n'y aurait pas de problème. On savait ce qu'on faisait, on avait
assez travaillé. Ce n'était pas comme si Ed allait partir loin et longtemps et
ensuite revenir : il allait juste sortir à 10-12 mètres et on savait
qu'on le ferait rentrer. On n'a jamais eu de tel scénario d'urgence. Ça, c'est
des histoires de chapeau en aluminium... [En référence à une légende urbaine
qui veut que porter un chapeau en feuille d'aluminium protège des dangers des
champs magnétiques et de pouvoirs magiques tels que la télépathie ou la
manipulation mentale. Cette expression est utilisée pour indiquer de manière
péjorative une théorie du complot ou un délire paranoïaque ou en général toute
charlatanerie] J'en avais rien à f*tre de savoir si la NASA m'avait donné un
ordre comme ça ou non, je l'aurais pas fait ! [Rires]
3 juin
1965, Ed White "marche" dans l'espace, filmé par James McDivitt
Vous avez volé sur Gemini puis sur Apollo ; quelles comparaisons peut-on faire entre les deux vaisseaux ?
Gemini était une capsule très petite, posée sur un petite
lanceur [Titan II] alors que le vaisseau Apollo était installée sur une immense
fusée. Il y avait deux modules et beaucoup de fuel. C'était donc beaucoup
plus luxueux -mais quand même encore un peu étroit. Très chouette. La
différence la plus surprenante fut l'ampleur des vibrations et des choses de ce
genre lors du lancement d'Apollo 9, jusqu'à l'arrêt des moteurs. Et là,
nous nous sommes retrouvés à tourbillonner partout dans le cockpit ! Mais
c'était un bon début.
Dans l'histoire mondiale de la conquête spatiale, y a-t-il un événement qui vous ait particulièrement marqué ?
Aller sur la Lune, sans aucun
doute. C'était la plus grande chose qu'on a faite. Vous savez, c'était vraiment
un grand événement après l'autre. C'est difficile d'en choisir un seul. C'est
comme si vous aviez quatre enfants et qu'on vous demandait "Lequel
vous préférez ?" Vaut mieux pas répondre à cette question.
Merci, James McDivitt !
Retranscription
et traduction de Yann
Benétreau-Dupin
La semaine
prochaine (lundi 21 juin 2010) : Jean-Claude Guiraudon
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