L'invité de la semaine dernière : Mark
Shuttleworth
LES
INVITES DU COSMOPIF
N°17
(lundi 22 mars 2004)
Photo Pif
Qui êtes-vous, Capdevila Didier ?
Je
suis né le 27 décembre 1966 à Sisteron, une petite ville des Alpes de Haute
Provence (là où il y a du Soleil et des cigales), et j’y habite toujours seul
pour l’instant. Je n’ai pas d’enfant mais je serai tonton cet été. Je suis dans
le spectacle avec plusieurs casquettes : technicien son et lumière et
animateur de soirées. Mes passions sont la musique bien sûr, le cinéma et les
sciences. Je suis créateur et webmaster du site Capcom Espace crée en avril
2001. Avec des dizaines de dossiers sur les vols spatiaux habités, les
lanceurs, les bases de lancement, les stations orbitales, les programmes Apollo
et de navette spatiale, il constitue aujourd’hui, je crois, l'une des
références francophones de l’astronautique sur le web.
Mon
parcours n’a rien à voir avec le spatial puisque c’est la communication qui m'a
tendue les bras après un CAP d’électrotechnicien obtenu en 1984. A cette
époque, les radios locales privées étaient en plein "boom" et, dans
ma ville de 7 000 habitants, ce nouveau média devenait un moyen
d’expression pour tout le monde. Mes premières "interventions" radio
m'ont permis de parler d’astronautique dans les différents journaux et, plus
tard, dans une émission hebdomadaire (du style des émissions de Laurent
Broomhead) le mercredi soir. C'était il y a 20 ans ! Embauché ensuite
à temps plein, la radio devint une véritable passion qui me fit laisser
l’astronautique de côté un moment. Après la radio, c'est vers le spectacle
vivant que je me suis tourné, comme technicien, sonorisateur, éclairagiste au
services de particuliers et du monde associatif..
Je
ne me rappelle plus comment ma passion pour l'espace est venue. J’ai dans mes
souvenirs un camarade de lycée, Jean-François, avec qui je collectionnais de
petites images représentant des fusées et des satellites. Un vieux Quid de 1969 nous aidait dans la
collecte d’informations sur les vols spatiaux des différents pays. C'était en
1979 et Ariane n’avait pas encore volé. Mais je ne me rappelle pas du premier
vol en décembre suivant qui avaient été précédés de plusieurs reports de tir…
Par
contre, je me souviens très bien de l’attente pour le premier vol de la navette
spatiale, oui ! C'était pendant les vacances scolaires. Mon père nous
avait demandé à mon frère et moi de creuser ou de ramasser les pierres du
jardin, je ne sais plus très bien ; cela m'a semblé durer une éternité à
cause de Columbia qui ne voulait pas partir…
Quelques
temps après, j’ai commencé à construire des maquettes du commerce et à les
modifier ou les intégrer dans des décors faits "maison". Ainsi sont
nés le pad de tir de la navette fait de balsa, polystyrène, plastique et
carton, une Saturn 5 avec tour ombilicale à base de rouleau de papier WC,
la station Saliout-6, Skylab, Gemini… J’ai eu mon premier magnétoscope en mai
1986 et depuis je n’ai cessé d’enregistrer des émissions, débats, films sur la
conquête de l’espace. J’ai commencé à acheter régulièrement des livres sur
l’espace au début des années 1990. C’est presque par hasard que je tombais sur
des livres lorsque en famille nous allions sur Marseille dans les grands
centres commerciaux. Il est vrai qu’au niveau de l’accès à l’information, les
années 80-90 n’ont rien à voir avec ce que l’on a maintenant. Envoûté par les
écrits d’Albert Ducrocq, Pierre Langereux et Jacques Tiziou,
j’ai réalisé des dossiers sur les lanceurs, les bases de lancement, les vols
habités, les sondes, la navette, Apollo… Le tout rassemblé dans une vingtaine
de classeurs d’écoliers. L’informatique apparaît dans ma vie vers 1998.
L’ordinateur familial permet de réécrire les pages de mes classeurs d’écoliers.
Internet suit quelques temps plus tard, m’offrant l’incroyable richesse d’une
NASA vue seulement au travers de livres et des sites français d’autres
passionnés d’espace. Les news group américains -en plus d’améliorer mon
anglais- permettent de tisser des liens amicaux à travers le monde. En juillet
2000, je propose un article sur les 20 ans du vol Apollo Soyouz à Arnaud
Delaunay qui gère le site Payekhali.
A l’automne suivant, je décide de créer mon propre site, appelé "Capcom,
le site de l’espace", contraction de Capdevila Communication, une
association que je devais montée pour mon travail. Six mois plus tard, le
site pèse plus de 300 Mo avec des chronologies en français sur les
programme Apollo et navette. Les pannes répétées avec les FAI classiques me
décident à changer d’hébergeur. Ainsi, en avril 2001, "Capcom, le site de
l’espace" laisse la place à "Capcom Espace". Aujourd’hui, avec
plus de 2 Go de données, il est certainement le plus complet des sites
astronautique francophones, avec les chronologies exhaustives sur la navette
spatiale, programme Apollo, l’espace européen et l’espace soviétique.
Je
n’ai pas vraiment vécu d’histoires liées à l’astronautique. L'une des rares
rencontres que j'ai pu faire ne m'a pas laissé un très bon souvenir :
j'espérais beaucoup de la rencontre avec John Young à Megève en juillet 1999
mais l'astronaute a été inapprochable !
Je
n’ai pas encore eu non plus l’occasion de visiter les centres spatiaux tels le
centre spatial Kennedy ou le centre spatial guyanais. J'aimerais y effectuer
des visites plus "professionnelles" que "touristiques" mais
cela semble un rêve. Responsables d’agence, si vous me lisez…
En
fait, ma seule et unique visite d’un site spatial fut celle des usines Aerospatiale
des Mureaux, près de Paris, où sont assemblées les fusées Ariane. En octobre
1996 en effet, quelques mois après l’échec du tir 501, j’ai eu l’occasion de
visiter ce grand lieu de l’espace. Une conférence y était organisée avec des
responsables de la ville de Troyes, dont la radio Europe 2 locale. Mon
ancien patron qui avait été muté à Troyes était invité à cet événement et
m'avait proposé de l'y accompagner. Je me suis donc retrouvé aux Mureaux avec
plein d’autres gens qui à priori n’étaient pas très intéressé par cette visite.
Ce fut une après midi merveilleuse, trop courte hélas !
Je
retiendrai la photo de Dave Scott à la
porte du module de commande photographié par Rusty Schweickart depuis le LM
d’Apollo 9 en mars 1969. C’est l'une des premières photos que j’ai vues
dans une encyclopédie en 1980 dans la bibliothèque de mon lycée. Elle m’a
toujours fait rêver !
J'ai une certaine préférence
pour les infrastructures au sol : elles m’ont toujours fait délirer,
peut-être plus que les missions elles-mêmes ! Pour moi, les moyens mis en
œuvre pour assembler, gérer et lancer tous ces véhicules spatiaux constituent
un véritable défi technologique. J'aimerais personnellement récupérer un
morceau de tour de lancement, de fusée ou de vaisseau spatial. Le top serait
évidement une pierre de Lune ! On peut toujours rêver…
Pas de tir 39A de la navette spatiale américaine,
l'un des deux complexes de lancement utilisés au centre spatial Kennedy,
en Floride. Cette vue constitue un bon exemple de la complexité des structures
qui permettent de préparer et de lancer la navette : à gauche, la tour de
service servant pour la mise en place des charges utiles ; à droite, une
partie de la tour ombilicale ; au premier plan, les piliers de soutien de
la plate-forme supportant la navette au lancement.
L'image a été prise après le lancement de la navette
Endeavour du 23 novembre 2002 (mission STS-113).
Mon
rêve serait d'aller moi même dans l'espace, bien sûr ! Sinon visiter
toutes les installations sol au monde avec tous les "badges pass"
possibles !
Badges et cartes d'accès pour
les missions STS-84 (mai 1997) et STS-92 (octobre 2000) de la navette spatiale
et pour le vol V87 (juin
1997) de la fusée Ariane.
Merci,
Didier Capdevila !
Prochain
invité (lundi 29 mars 2004) : Jacques Villain