L'invitée de la semaine dernière : Isabelle Georis

 

LES INVITES DU COSMOPIF

 

N°228 (lundi 16 mars 2009)

 

Thomas Tsymbal

Ingénieur étude en informatique scientifique

www.buran.fr

 

 

 

Qui êtes-vous, Thomas Tsymbal ?

Je suis né à Paris en 1980 puis j’ai passé mon enfance dans la région grenobloise, entouré de montagnes. Depuis quelques années, je suis revenu en région parisienne pour le travail où je suis ingénieur étude en informatique scientifique. Mon passe-temps préféré touche bien évidement à la conquête spatiale (recherche de documents, collection d’objets, rencontres et voyages). Mais je suis aussi très intéressé par la Russie et son histoire moderne.

 

 

Quel a été votre parcours professionnel ?

Mon parcours professionnel est classique et surtout peu étoffé puisque je n’en suis qu’au début : prépa, école d’ingénieur puis société de service. Mais il n’a surtout pas beaucoup de rapport avec la conquête spatiale, bien qu’il m’arrive de travailler pour des sociétés de l’aéronautique.

 

 

Quelle est votre passion, comment est-elle née, comment la vivez-vous ?

Ce qui me passionne, c’est la course à l’espace qui s’est produite entre les deux grandes puissances des années 60, l’URSS et les Etats-Unis. Ou comment un combat idéologique entre deux systèmes à pu donner une émulsion scientifique et technique extraordinaire. Cette passion est née en feuilletant une encyclopédie sur l’espace quand j’étais tout jeune et que je savais à peine lire. Depuis, cette flamme ne s’est jamais éteinte, même si elle a vacillé pendant l’adolescence ; elle s’est ravivée récemment quand j’ai découvert le projet de navette spatiale Bourane. Depuis, j’essaye de rattraper mon retard en lisant des ouvrages, en allant à des rencontres (de cosmonautes, d’astronautes ou de professionnels) et aussi en voyageant à travers le monde.

 

 


Quelle anecdote personnelle ou souvenir fort lié à la conquête spatiale souhaiteriez-vous nous faire partager ?

Un de mes souvenirs forts est d’avoir pu me rendre au cosmodrome de Baïkonour à l'occasion du lancement du Soyouz TMA-12 en avril 2008 et visiter certaines des installations où l’histoire s’est écrite, en compagnie notamment de Didier Capdevila. D’avoir pu rencontrer Alexeï Leonov pendant ce voyage fut un moment inoubliable car c’est une personne que j’admire énormément.

 

 

Aux côtés d'Alexeï Leonov à Baïkonour lors du départ du Soyouz TMA-12 en avril 2008

Photo Didier Capdevila

 

 

Durant ce voyage, nous avons pu assister au roll-out de la fusée Soyouz sur la pas de tir Gagarine. Une tradition russe des techniciens est de mettre une pièce de monnaie sur les rails et de la récupérer une fois que le convoi transportant la fusée est passé. Je voulais donc le faire mais le guide qui nous accompagnait -et nous surveillait- ne voulait pas, peut-être pour des raisons de sécurité. A un moment où il avait le dos tourné et où aucun militaire ne nous regardait, j’ai feint de faire une photo près des rails pour y déposer quelques roubles. Quel amusement d’entendre le bruit des pièces écrasées par le convoi ! Je garde depuis bien précieusement ces pièces de 5 roubles…

 

 

 

Roll-out du Soyouz TMA-12

Photo Didier Capdevila

 

 

Quelle serait votre photo spatiale ou astronomique préférée et pourquoi ?

Je trouve cette photo du lancement du Soyouz TMA-5 le 14 octobre 2004 magnifique : même après 40 ans, cette fusée est toujours aussi majestueuse.

 

 

 

De la même manière, quel objet spatial vous fascine-t-il ?

Il y en a tellement que c’est difficile de se décider. Je ne vais pas être très original en choisissant la navette spatiale Bourane. C’est pour moi un objet unique qui aurait pu permettre d’atteindre un niveau de sécurité et de productivité jamais égalé dans le lancement des navettes spatiales, de part son automatisation très poussée. Car la force de ce système réside dans son automatisation : Bourane était entièrement pilotée par ordinateur.

 

 

 

Quel souvenir gardez-vous de la nuit du 20 au 21 juillet 1969 ?

Je suis toujours étonné par la complexité des systèmes de l’époque, tellement de choses auraient pu mal tourner mais non. Quand je repense à ce moment historique pour l’humanité, mon sentiment est terni par le fait que cela s’est passé il y a maintenant 40 ans. Depuis, nous n’y sommes pas retourné et ce n’est pas faute de projets ambitieux (bases lunaires de Korolev, Michine…).

 

 

Quel serait votre rêve spatial le plus fou ?

Tout simplement aller là haut.

 

 

Merci, Thomas Tsymbal !

 

Interview réalisée par mail en mars 2009

 

 

 

La semaine prochaine (lundi 23 mars 2009) : Sandrine Bielecki

 

 

 

 

Les coordonnées des invités ne sont communiquées en aucun cas