L'invité de la semaine
dernière : Bruno
Dupré
LES
INVITES DU COSMOPIF
N°235
(lundi 4 mai 2009)
Photo Jean-Luc
Dauvergne pour le Cosmopif
Qui êtes-vous, Eric Piednoël ?
Je
suis directeur des réseaux et de l’animation de l’Association Française
d'astronomie, bien connue pour sa revue (Ciel et Espace) et pour
l'organisation de grandes opérations de sensibilisation à l'astronomie (les
Nuits des étoiles chaque été, en collaboration avec Planète Sciences) ou de rencontres
de passionnés (Rencontres du Ciel et de l'Espace à La Villette, en alternance
avec Explor'Espace à Mandelieu-la-Napoule). Nous organisons également de
nombreux de stages de formation et fournissons de multiples ressources
pédagogiques (@teliers Ciel et Espace, expositions…).
Pacsé,
père de deux enfants, j'habite à l'Hay-les-Roses, en banlieue parisienne
(94). Je suis passionné par les sciences, la plongée sous-marine, la
photographie et, de fait, l’astronomie.
J’ai
débuté ma carrière professionnelle dans la médiation scientifique à l'ANSTJ
(devenue Planète Sciences), fin 1987 ! J’y ai cumulé durant 8 ans les
fonctions de responsable du secteur Astronomie puis/et des séjours de vacances.
Mi-1995, j’ai intégré l’AFA au parc Montsouris dans mes fonctions actuelles.
J’ai
deux passions, à vrai dire.
La
première est une fascination plus qu’une passion car elle occupe une place
importante dans mon quotidien au travers ma vie professionnelle : c’est
évidemment l’astronomie. Le débat cosmologique, les découvertes des sciences de
l’Univers, les exoplanètes, cette science en mouvement, est passionnante :
source de débat, de mystères sans cesse renouvelés, de conquête. L’observation
de phénomènes célestes rend humble et universel, elle fascine le regard, la
pensée. L’observation d’une éclipse totale est bouleversante et émeut les sens
tout comme l’observation de la profondeur de la Voie lactée à la jumelle,
allongé dans l’herbe l’été ou sur le sable de la plage.
La
seconde passion, plus récente, est celle la plongée sous marine : sans
doute pour l’état d’apesanteur qu’elle procure, le silence relatif, les
couleurs, la modification des perceptions sensorielles, cet autre monde des
profondeurs…
Je
me souviens des images diffusées dans les journaux télévisés -en direct ou en
différé, je ne m’en souviens plus- de la ballade -ou rodéo ?- en jeep
lunaire lors de la dernière mission, en décembre 1972. On a jamais fait aussi
fort depuis et, plus de 36 ans après, on attend toujours de revivre cette
aventure…
Gene Cernan, commandant de la
mission Apollo 17,
manoeuvrant le Lunar Roving
Vehicle sur la Lune
Plus
récemment, je pense aux profondes émotions que j'ai pu éprouver grâce à
des observations astronomiques : je pense en particulier à l'éclipse
totale de Soleil du 11 août 1999 (parce que c'était "ma"
première éclipse totale), et à l'éclipse de Lune du 3 mars 2007. Dans ces
moments de contemplation, on prend aussi conscience de la mécanique céleste et
de notre place sur ce petit vaisseau terrestre qu'est la Terre...
J'aime particulièrement cette photo que j'ai réalisée en Normandie lors de l'éclipse totale de Soleil de 1999. Durant les quelques minutes de totalité et quelques minutes avant, il se mêle des sentiments et des impressions qui restent très étonnants. Malgré toute notre rationalité, on réagit avec nos sens, une certaine inquiétude se mêle à la splendeur du phénomène…
Le Soleil
masqué par la Lune dans le ciel de Mesnières-en-Bray (Seine Maritime) le
11 août 1999
Photo Eric Piednoël
Je choisis également cette vue d'un astronaute travaillant à l'extérieur de la station spatiale internationale. Pour un amateur de plongée sous-marine comme moi, voir un tel scaphandrier "flotter" autour de la Terre laisse rêveur…
L'Américain
James Voss lors de la mission STS 101 en mai 2000
Sans aucun doute, je choisis le
Faucon Millénium de Han Solo dans la Guerre des étoiles. Mais je pense
aussi à l'Etoile noire de Dark Vador voire, dans des souvenirs plus lointains,
les Aigles de la série Cosmos 1999.
Elément
phare des épisodes IV, V et VI de la saga Star Wars,
le Faucon
Millénaire a emprunté, selon les dires de George Lucas, la forme d'un
hamburger,
avec le
poste de pilotage tel une olive sur le bord !
Je garde le vague souvenir
(j'avais 4 ans et demi à l'époque) d’être avec mes frères -plus âgés que
moi- caché derrière la porte entr’ouverte du salon, en train de regarder, à
l’insu de mes parents, l’écran noir et blanc de leur poste de télévision…
Avec une certaine appréhension
sans aucun doute, j'adorerais participer à un vol suborbital (mais pour cela,
il faut gagner à la Loterie nationale…) pour voir la rotondité de la Terre, la
planète et les étoiles au-dessus.
Merci, Eric Piednoël !
La semaine
prochaine (lundi 11 mai 2009) : Yves Gourinat