LES
INVITES DU COSMOPIF
N°195
(lundi 2 juin 2008)
Qui êtes-vous, William Huon ?
Originaire de Reims, après avoir couru le monde et fondé une famille, je suis aujourd’hui retraité et habite en pleine campagne, près de Sully-sur-Loire (Loiret).
J’aime écrire et ai publié
trois ouvrages à la gloire de la technique :
Vitesse illimitée -
L'histoire du record absolu de vitesse de 1898 à nos jours (Rétroviseur,
1995)
Records de vitesse auto - Un
siècle de défis (E.T.A.I., 2006)
Ariane - Une aventure européenne (E.T.A.I.,
2007)
Ma prochaine production
s’intéressera à l’exploration des fonds sous-marins.
Mon
parcours professionnel a été agité. Après quelques emplois alimentaires, j’ai
eu la chance de faire carrière dans l’industrie pétrolière en un temps où
l’aventure était encore possible. J’ai pu ainsi parcourir le monde, rencontrer
mon prochain, qu’il soit noir (Congo, Gabon, Angola, Cameroun), jaune
(Indonésie, Malaisie), blanc (partout ailleurs), juif (Israël), musulman (Iran,
Emirats Arabes Unis, Arabie Saoudite, Yémen).
De
quelle passion vous parler ? L’écriture ? Les voyages ?
L’espace ? Tout est mêlé, lié, noué par le besoin de partir à la
découverte, d’aller voir au-delà du palier de sa porte. Aujourd’hui, j’écris.
Difficilement. Après avoir écrit pour mes tiroirs, j’ai la chance d’être un peu
lu, d’inviter au partage.
A
quel propos ? Une anecdote de voyage ? Concernant l’espace ? Je
n’en ai pas en particulier ; avec le recul, j’ai l’impression d’avoir tout
reçu en bloc sans avoir eu le temps de trier. Mes joies seraient incomprises.
Mes difficultés aussi.
Je
pense à une séquence de film plus qu’à une photo : celle des seven
original astronauts parés de leur combinaison et marchant d’un seul élan
dans L’étoffe des héros.
Extrait de L’étoffe des héros de Philip Kaufman
(1983)
Je
retiendrais la maquette de la fusée de l’album On a marché sur la Lune. Parce qu’à la réflexion, tout, peut être,
est parti de là.
Pour dessiner sa fusée lunaire, Hergé a fait construire une
maquette très précise,
selon les conseils de l’expert français d’origine russe
Alexandre Ananoff
Youri
Gagarine fut un héros certes, mais pas celui auquel je rêvais alors jeune de
m’identifier. Ma sympathie allait alors vers l’Américain John Glenn.
Spoutnik
fut tout d’abord un son pour moi : celui du bip-bip que, si ma
mémoire est bonne, nous avions réussi, un camarade et moi, à capter sur un
poste de radio poussif. J’avais onze ans. Une miniature ensuite, celle que
Nikita Khrouchtchev distribuait alentour lors d’une visite à Reims. J’aurais
voulu l’avoir. Ce ne fut pas le cas.
J’aimerais
m’asseoir sur la Lune, regarder la Terre et crier à son humanité qu’elle n’est
rien et qu’il est temps de nous en rendre compte.
Merci,
William Huon !
Interview
réalisée par mail en mai 2008
La semaine prochaine (lundi 9 juin 2008) : Stefan Barensky