LES
INVITES DU COSMOPIF
N°177
(lundi 24 décembre 2007)
Photo Pif
Qui êtes-vous, Alain Grycan ?
Je suis né le 9 septembre
1959 à Paris. J’ai habité trois ans la capitale puis j’ai vécu à Meudon, à
côté de l’Observatoire où les premiers satellites artificiels étaient suivis et
à deux pas de l’ancien Musée de
l’air et de l'espace que je visitais régulièrement. Je me rappelle encore
l’imposante fusée Diamant. Encore à l’école primaire, j’étais très intéressé
par la physique et la chimie. Collégien, je suis devenu membre de la Société Astronomique de France. En
1975, je suis parti vivre à Toulouse.
Le hall du
Musée de l'air à Chalais-Meudon dans les années 70
Après deux années d’études de
physique à l’Université Paul Sabatier, je me suis tourné vers la médiation
scientifique : quelques expériences variées et, en 1986, je suis devenu
animateur scientifique pour une exposition sur la comète de Halley au Centre de
Culture Scientifique Technique et Industriel de la région Midi-pyrénées, Science Animation. Je suis depuis
chargé de mission dans cette même structure, située à l’Observatoire de
Jolimont à Toulouse.
Par ailleurs, j’observe dans les
mêmes lieux grâce aux télescopes mis à disposition par la Société d’Astronomie Populaire de Toulouse.
Ma passion est sans aucun doute l’astronomie qui est étroitement associée avec l’exploration spatiale. J’ai conservé un poster de la fusée Europa avec en fond les étoiles et les planètes, datant de 1966.Cette passion m’a conduit à de nombreuses nuits d’observation du ciel derrière différents instruments, notamment au Pic du Midi (observations d’étoiles variables, de quasars triples, mesures de polarisation de nébuleuses…). A la fin des années 70, je me suis intéressé au "tracking" (suivi) des satellites artificiels.
Sur un plan professionnel, j’ai
participé à de nombreuses expositions sur l’astronomie et l’espace favorisant
des contacts avec différents laboratoires (CNES,CESR) ou avec des entreprises
impliquées dans le spatial.
Depuis le lycée, je suis attiré
par la mécanique céleste : prévoir pour pouvoir observer. Des calculs
montraient la possibilité pour des amateurs équipés de télescopes de faire des
images résolues des satellites sur orbite. La méthode a été développée avec
succès et a permis en 1990 de voir avec émerveillement des détails d’environ un
mètre sur certains satellites (Saliout 7, Mir).
Je choisis l’image de l’amarrage
en 1995 de la navette Atlantis avec la station Mir que nous avons obtenue avec
Eric Laffont à l’observatoire de Jolimont, avec un télescope de 31 cm de
diamètre.
Tout d’un coup, l’espace semble à
portée de main…
En juin 1995, Alain Grycan et
Eric Laffont ont réalisé cette image
de la navette Atlantis
amarrée à la station Mir lors de la mission STS-71
depuis le centre ville de
Toulouse !
Voir le site www.satobs.org/telescope.html
Je retiens la station orbitale américaine Skylab. Elle était très brillante dans le ciel et à déclenché mon intérêt pour la prévision des passages des satellites artificiels. En 1984, j’ai obtenu des photographies montrant aussi au milieu des étoiles des satellites géostationnaires lancés par la fusée Ariane.
J'aimerais pouvoir utiliser un système de téléportation
fiable pour voyager dans l’Univers.
Youri Gagarine est un symbole
incontournable du début des vols habités mais, en fait, je suis davantage
fasciné par les engins spatiaux, les lanceurs et leurs ingénieurs qui ont
permis d’accomplir ces exploits.
Que représente pour vous la station Mir ?
Mir a permis à de nombreuses
nations l’accès au cosmos, c’est une belle idée. Le ballet des Soyouz et des
Progress était visible à l’œil nu la nuit et des millions de gens pouvaient,
grâce à Mir, poursuivre l’aventure spatiale en direct.
Maintenant, il y a bien sûr l’ISS.
Que représente pour vous le premier Spounik ?
En 1957, je n’étais pas né mais
quel choc : tout devenait possible ! Ce qui est étonnant, c’est la
masse du premier satellite pour l’époque et surtout celle de sa fusée porteuse.
En 2007, un nouveau pas de tir est
en construction en Guyane, qui rappelle étrangement celui de Spoutnik :
cinquante ans après, on reste songeur…
Merci, Alain Grycan !
Interview
réalisée par mail en novembre 2007
Reprise des
invités du Cosmopif le lundi 7 janvier 2008
Joyeuses
fêtes à tous et à tous !