LES INVITES DU COSMOPIF |
N°151 (lundi 28 mai 2007)
Qui
êtes-vous, Loïc Brevault ?
Je suis né le 20 mars
1988 à Meulan dans les Yvelines. Je suis aujourd'hui en Math Sup au lycée
Condorcet à Paris. Plus tard, je rêve de devenir astronaute, aller sur la Lune
ou sur Mars. J’aimerais aussi voir l’Europe acquérir son indépendance dans les
vols habités et pourquoi pas y participer. En attendant, pour mes 18 ans,
j'ai fait 3 vols d'initiation en avion de tourisme (Cessna) la première fois
au-dessus de Rambouillet et Clairefontaine et lors des vols suivants entre
Versailles et Chartres…
J’ai
deux passions : la musique et l’espace. J’ai aussi pratiqué du judo
pendant 14 ans.
Ma
passion pour l’espace a d’abord commencé par la découverte de l’astronomie. Mes
parents m’avaient acheté ma première encyclopédie sur la Terre dans laquelle un
chapitre était consacré à notre place dans le Système solaire. Très curieux, je
leur ai alors posé plein de questions sur le sujet au point qu’ils m’ont
presque aussitôt acheté une encyclopédie sur l’Univers. Ma passion a ensuite
évolué vers l’astronautique. Depuis, je me documente, je suis constamment
l’actualité spatiale, j’essaye de lier mes études scientifiques et ma passion à
travers mes exposés, mes stages ou encore mes travaux de recherche. J'ai ainsi
commencé par un stage de troisième avec Pif au Musée
de l'Air et de l'Espace en 2003 et je mène actuellement une étude sur le
système de régulation thermique des combinaisons spatiales. Je bénéficie
notamment des conseils éclairés de Jean-François
Clervoy et Olivier
Sanguy.
J’ai
eu l’occasion d’assister en 2002 au vol 149 d’Ariane 4 sur écran géant
depuis les Mureaux (dans les Yvelines) à EADS où est construit le 1er
étage du lanceur européen et la coiffe satellite. C’était un vol de nuit. Je
garde un excellent souvenir de ce moment, la tension qui monte en voyant le
temps diminuer avant le lancement, on espère que tous ce passera bien. Puis
arrive la dernière minute, les dix dernières secondes, la mise à feu…
Pourtant, la fusée ne bouge toujours pas… On retient son souffle puis, quatre
secondes plus tard, elle s’élance d’abord lentement puis de plus en plus rapidement.
Enfin, une demi-heure plus tard, on annonce la mise sur orbite des
deux satellites alors enfin toute la salle respire, on applaudit et on
débouche le Champagne pour fêter la réussite de la mission !
Plus
récemment, j'ai pu boire un thé à la menthe sur le marché de Mantes-la-Jolie en
compagnie du directeur de la Réussite éducative, Johnny Conedera, de
responsables de Planète
Sciences Ile-de-France, Pif et Dominique Maronnier, et surtout de Jean-François
Clervoy qui venait de donner une conférence de deux heures devant une
cinquantaine d'élèves du quartier du Val Fourré : très insolite !
Sans hésitation, ma photo préférée est celle du lever de la Terre sur
la Lune pris lors de la mission Apollo 8, première mission qui s’éloignait
autant de la Terre. Je trouve que cette photo illustre bien la célèbre citation
de Constantin Tsiolkovski : "La Terre est le berceau de
l'humanité. Mais passe-t-on sa vie entière dans un
berceau ?"
Ce cliché prolonge à mon sens
complètement les mots du savant russe : l’homme a bel et bien quitté son
berceau et s’en éloigne de plus en plus pour explorer le Système solaire.
D'autre part, cette photo symbolise mon rêve : celui de voler dans
l’espace et de voir la Terre seule flottant dans le milieu hostile de l’espace
et abritant la vie. Elle est collée juste à côté de mon lit et c’est la
première chose que je vois le matin en me levant.
Je retiens la navette spatiale américaine Columbia. C’est l’engin le plus complexe jamais lancé dans l’espace. Mais je pense aussi à la catastrophe de janvier 2003 qui a vu l’explosion de la navette lors de son retour (j'étais en train de terminer le montage d'une maquette à cette époque et l'ai donc baptisée Columbia). La navette a transporté de très nombreux astronautes de différentes nationalités ainsi que des expériences permettant l’avancée de la recherche scientifique.
La navette Columbia photographiée la veille de son vol
inaugural en avril 1981
Je
voudrais que la politique spatiale européenne soit plus entreprenante et
développe un vaisseau qui donnerait l’indépendance à l’Europe pour les vols
habités. Je voudrais faire partie du premier équipage d'astronautes européens
qui embarqueraient à bord de ce vaisseau. Je rêve aussi d’aller sur la Lune et
sur Mars avec un équipage international. Car même si l’Europe accède un jour
aux vols habités de manière indépendante, il faudra une collaboration
internationale pour mettre en œuvre un voyage vers Mars.
Gagarine
représente bien sur pour moi le premier homme dans l’espace, c’est le premier à
avoir pu voir la Terre de haut. Il symbolise la volonté de l’homme d’aller
toujours plus loin.
Mir,
c'est la présence de l’homme dans l’espace de façon permanente ainsi que la
collaboration internationale pour l’avancée de la science et de la recherche.
Spoutnik
symbolise l’élan vers l’espace mais aussi la force de conviction d’un homme,
Sergueï Korolev, qui s’est battu pour permettre à l’URSS de placer ce premier
satellite sur orbite autour de la Terre.
Merci, Loïc Brevault !
La semaine prochaine (lundi 4 juin
2007) : Gil Denis