LES INVITES DU COSMOPIF

 

L'invit� n�116 (lundi 22 mai 2006)

 

Didier Ponge

Charg� de mission EPNE au Conseil g�n�ral de l'Essonne

www.savoirs.essonne.fr

 

 

Photo Pif

 

 

Qui �tes-vous, Didier Ponge ?

N� le 3 avril 1960 � Paris, j'ai grandi � Goussainville (95), au bout des pistes de l'a�roport du Bourget : vue imprenable sur le Tu-144 (une fois !) et sur la maquette �chelle 1 d'Ariane au Mus�e de l'Air et de l'Espace (par beau temps) ! Actuellement en charge des Espaces Publics Num�riques Essonniens au Conseil g�n�ral de l'Essonne, je vis � Ris-Orangis avec ma compagne et mes 3 gar�ons de 20, 18 et 14 ans. J'aime l'espace, les sciences en g�n�ral, les petits trains et la montagne.

 

 

Quel a �t� votre parcours professionnel ?

J�ai r�ellement d�but� ma vie professionnelle en 1981 avec l�Association nationale sciences techniques jeunesse (ANSTJ, devenue Plan�te Sciences en 2002). Je sortais alors de deux ann�es de facult� de sciences sans succ�s et j�avais envie de travailler pour me rendre utile. C�est � l��poque Guy Pr�aux, directeur de l�association, qui m�a accueilli et propos� un premier petit boulot : six semaines d�animation sur l�espace � Trappes (78) avec deux autres animateurs dans le cadre d�une op�ration du CNES intitul�e "L�espace utile". En six semaines nous avons permis � 1 200 enfants de r�aliser et lancer autant de micro fus�es ! Une vraie industrie spatiale !

Ensuite, en 1982, j�ai travaill� avec Gilles Melin, alors responsable des s�jours de vacances � l'ANSTJ, sur le projet d�une d�l�gation d�partementale qui devait devenir Alo�se (Association de loisirs scientifiques en Essonne) puis Plan�te Sciences Ile-de-France. Je suis rest� 17 ans � Alo�se, charg� des activit�s scolaires, de la formation et des op�rations Espace (j'ai �t� l'un des premiers Hommes Espace R�gionaux CNES-ANSTJ en 1992). En 2000, j'ai rejoint la ville de Corbeil-Essonnes afin d�y mettre en place un espace public num�rique. Puis, en avril 2001, je suis arriv� au Conseil g�n�ral de l�Essonne pour piloter le programme de d�veloppement des Espaces Publics Num�riques Essonniens au sein du service d�Acc�s au Savoir. Je continue � soutenir Plan�te Sciences Ile-de-France comme membre de son Conseil d'administration.

 

 

Quelle est votre passion, comment est-elle n�e, comment la vivez-vous ?

Depuis tout jeune, je me suis int�ress� aux sciences : g�ologie, entomologie, histoire de l�homme, pal�ontologie. A 14 ans, je d�butais une collection d�insecte ; � 15 ans, j�adh�rais � un club de g�ologie ; � 16 ans, je m�achetais ma premi�re lunette astronomique. Mais le vrai d�clic s�est fait lorsque j�ai rencontr� l�association lors d�un s�jour de vacances sur le th�me du volcanisme en Auvergne ! Et puis le virus de l�espace s�est manifest� : microfus�es, minifus�es, ballons, etc.

Ce que j�ai surtout d�couvert, c�est le bonheur de partager son savoir avec des jeunes. C�est finalement ma vraie passion et rien n�est plus plaisant encore aujourd�hui d�assister � une animation dans laquelle ce sont eux les acteurs !

 

 

Quelle anecdote ou souvenir fort souhaiteriez-vous nous faire partager ?

Je crois que je ne peux pas faire autrement que de rapporter cette nuit du 20 au 21 juillet 1969 vers 4 heures du matin. Nous �tions alors en vacances en Bretagne en famille, j�avais 9 ans. Des amis de mes parents nous avaient pr�t� leur maison et ils poss�daient�un poste de t�l�vision !

Mon p�re m�a r�veill� et nous avons regard� cette image un peu sombre, pas tr�s bien d�finie d�un homme qui posait le pied sur la Lune. Magique ! Je n�ai aucun souvenir des paroles ni des commentaires, seules sont rest�es les images. Mais quelles images !

Jamais je ne remercierai assez mon p�re de m�avoir fait vivre ce moment d�histoire en direct.

 

 

 

Quelle serait votre photo spatiale ou astronomique pr�f�r�e et pourquoi ?

Alors l�, choisir est trop difficile ! Les �tonnantes images des anneaux de Saturne, les fantasmagories des n�buleuses gazeuses prises par Hubble, les terribles images de l�accident de Columbia�

Mais je retiendrai peut �tre celle de Bruce McCandless aux commandes du MMU ! Premier satellite humain de la Terre, quelle �motion il a du ressentir. Et quelles images ! On ne peut plus �tre le m�me homme apr�s avoir v�cu �a !

 

 

7 f�vrier 1984 : l'astronaute Bruce McCandless devient le premier homme � se d�placer librement dans l'espace,

sans "fil � la patte", s'�loignant � 98 m de la navette Challenger � l'aide de son MMU (Manned Maneuvering Unit)

 

 

De la m�me mani�re, quel objet spatial retiendriez-vous ?

J�ai toujours eu un faible pour l��norme fus�e Saturn 5 qui mena les hommes sur la Lune mais j�ai une tendresse toute particuli�re pour Ariane dont j�ai v�cu le premier d�collage un soir de No�l 1979 et dont j�ai suivi l��volution � travers ses diff�rentes versions.

 

 

Premier lancement d'Ariane le 24 d�cembre 1979

 

 

Quel serait votre r�ve spatial le plus fou ?

Le simple fait de pouvoir admirer notre plan�te depuis l�espace serait pour moi un immense bonheur. Je ne demande pas grand-chose finalement ! Mais les images disponibles depuis quelques ann�es de la Terre vue de l�espace et publi�es tant sur le web que dans des ouvrages qui sont � la limite de la science et de l�art me font vraiment r�ver.

En �tant encore un peu raisonnable, une petite vir�e en Guyane pour voir enfin un d�collage d�Ariane me conviendrait parfaitement !

Mais tant qu�� �tre fou, si je me r�veillais un matin en sachant que le soir je pourrai observer au simple t�lescope amateur la station orbitale de "2001, odyss�e de l�espace", alors l��

 

 

 

Que repr�sente pour vous le personnage de Youri Gagarine ?

Gagarine, c�est plut�t un mythe pour moi. Son exploit n�est pas de ma g�n�ration, je ne suis n� qu�en 1960 et je n�en ai aucun souvenir mais je reste �tourdi par le courage de ces hommes et femmes qui grimpent tout en haut de ces �normes machines rugissantes. Terriblement courageux et peut �tre un peu inconscient mais sans eux�

 

 

Que repr�sente pour vous la station Mir ?

Mir, c�est quelque chose qui me parle ! J�ai longtemps cru que c��tait le vrai d�part de l�homme dans l�espace, un peu comme si la science fiction (que j�adore) prenait pied dans la r�alit� et que d�sormais tout ce qui �tait imagin� dans les livres par les auteurs classiques �tait enfin � port� de main.

C�est � la fois simple et tr�s complexe. La technologie du "gros bidon" ! L�homme �tait capable de r�aliser de fa�on simple des objets de haute technologie. C��tait un beau r�ve. Il est un peu � l�arr�t mais je crois que ce n�est qu�une pause.

Si aujourd�hui l�espace fait moins r�ver qu�il y a 20 ou 30 ans, je pense qu�il y aura beaucoup de monde lors de la premi�re tentative en direction de Mars. J�esp�re pouvoir vivre �a et le partager avec mes enfants et petits-enfants.

 

 

Merci, Didier Ponge !

 

Interview r�alis�e par mail en f�vrier 2006

 

 

La semaine prochaine (lundi 5 juin 2006) : Gerhard Thiele

 

 

Les coordonn�es des invit�s ne sont communiqu�es en aucun cas