Gilles Dawidowicz

Vice-Pr�sident de la Commission Plan�tologie

de la Soci�t� Astronomique de France

Photo Pif

Qui �tes-vous, Gilles Dawidowicz ?

Je suis g�ographe de formation, sp�cialis� dans l��tude des surfaces plan�taires. N� en 1971, je r�side en Ile-de-France. Mari�, j�ai une petite fille qui conna�t d�j� quelques plan�tes� Je suis consultant pour une grande soci�t� am�ricaine et collabore comme journaliste scientifique et consultant Espace pour plusieurs m�dias fran�ais.

Quel a �t� votre parcours professionnel ?

Apr�s une ma�trise de g�ographie option plan�tologie, faite dans plusieurs laboratoires de recherche et notamment � l�observatoire de Meudon, j�ai fait un DEA de g�odynamique option hydrologie. J�avais dans l�id�e de faire une th�se et comparer les fleuves terrestres avec ceux de Mars� Pour cela, je suis m�me parti faire un stage � la NASA o� j�y ai rencontr� des personnalit�s exceptionnelles.

Mais � la recherche, j�ai pr�f�r� le journalisme scientifique et l�animation de d�bats avec de grands sp�cialistes des disciplines qui me passionnent. J�ai � mon actif de nombreuses conf�rences, d�bats et tables rondes organis�s devant un public fid�le et passionn� dans des lieux prestigieux comme le Mus�e de l�Air et de l�Espace du Bourget, le Palais de la d�couverte, la Cit� des Sciences et de l�Industrie, l�Institut oc�anographique, le Parc aux Etoiles de Triel-sur-Seine, Ludiver dans le Cottentin et bien d�autres endroits encore�

Le journalisme scientifique m�a conduit � travailler avec de grands m�dias comme le Monde 2, VSD Hors-S�rie, Le Parisien, l�Humanit�, l�Astronomie, Eclipse, l�Astronomie Magazine, TF1, LCI, France 2, M6, Europe 1, BFM, France Info� J�ai par ailleurs �crit de nombreux articles de vulgarisation, sur Internet notamment. Enfin, j�ai co-�crit plusieurs ouvrages grand public traitant de Mars, des aurores polaires�

Quelle est votre passion, comment est-elle n�e, comment la vivez-vous ?

Ma passion tourne autour de la g�ographie des plan�tes du Syst�me solaire mais surtout de celle de la plan�te Mars ! Cette passion me vient de loin. Petit, je cherchais et collectionnais les fossiles et bien d�autres sujets en rapport avec la nature en g�n�ral. Fascin� par les paysages, je me suis vite mis � collectionner les sables et me suis constitu� une ar�noth�que avec des �chantillons du monde entier�

Je me suis donc orient� vers la g�ographie. A l�Universit�, j�ai rencontr� des chercheurs, pionniers dans l��tude comparative de la Terre et des plan�tes, puis des astronomes et des scientifiques pluridisciplinaires, travaillant aux interfaces de la g�ographie, l�astronomie, la physique, la biologie�

Par ailleurs, l�une de mes passions est la photographie, astronomique notamment. Ainsi, d�s que je le peux, je chasse le rayon vert au coucher du Soleil. J�ai r�alis� � ce propos une exposition photographique pour montrer au public ce ph�nom�ne exceptionnel.

Ma passion pour l�astronomie m�a conduit � militer pour que cette science soit partag�e par le plus grand nombre. J�ai ainsi adh�r� � la Soci�t� Astronomique de France et � l�Association Plan�te Mars.

Je suis membre du conseil d�administration de ces deux associations, en plus d�y r�aliser de nombreuses activit�s comme l��criture d�articles, l�organisation d��v�nements, les conf�rences�

Quelle anecdote ou souvenir fort souhaiteriez-vous nous faire partager ?

Alors que j��tais �tudiant de DEUG � l�Universit�, le professeur Alain Godard nous parle, lors d�un cours en amphith��tre, d�une petite �quipe de g�ographes qui travaillent sur les paysages de Mars et collaborent � Meudon avec des astronomes. L�affaire est si extraordinaire qu�� la fin du cours je lui demande des pr�cisions. Il m�invite � assister � une th�se de doctorat sur le th�me, qui doit se tenir quelques jours plus tard� Le chercheur s�appelle Nathalie Cabrol et elle soutient devant ses ma�tres une th�se sur les chenaux martiens. Parmi les membres de son jury, le professeur Audouin Dollfus, le c�l�bre a�ronaute et astronome. Une fois la th�se soutenue, lors du traditionnel verre de l�amiti�, je me pr�sente � Nathalie Cabrol et � Audouin Dollfus. Le courant passe, Audouin Dollfus m�invite � les revoir dans son laboratoire � l�Observatoire. Rendez-vous est pris. A mon arriv�e � Meudon, accueilli par Nathalie, je me pr�sente dans le grand bureau du professeur et nous entamons la discussion. D�entr�e, Nathalie lui dit qu�il serait bien que j�int�gre le labo pour l�aider � documenter un crat�re d�impact int�ressant sur Mars : le crat�re Gusev. Le professeur accepte et peu apr�s l�aventure commence�

10 ans plus tard, gr�ce aux efforts de Nathalie -partie entre temps travailler d�finitivement � la NASA-, le crat�re Gusev est s�lectionn� officiellement pour recevoir la visite d�un ambassadeur de 150 kg fait d��lectronique et de haute technologie : le 4 janvier 2004, la sonde Spirit roulera sur Mars...

Quelle serait votre photo spatiale ou astronomique pr�f�r�e et pourquoi ?

Cette image a �t� r�alis� lors d�une simulation de mission martienne en f�vrier 2002 sur la base MRDS de la Mars Society, en Utah. Nous testons en scaphandre un petit robot d'exploration con�u par Alain Souchier : le V�hicule de Reconnaissance de Paroi (VRP).

J�ai choisi cette image car elle pr�figure ce que sera cette grande aventure m�lant � la fois collaboration entre hommes et assistance des robots. En ce d�but de XXI�me si�cle, l�exploration spatiale promet toujours � l�Humanit� des d�couvertes exceptionnelles tant sur les plans scientifique et technologique que sur ceux de la philosophie et de la spiritualit�. Etape incontournable, la plan�te Mars nous devient chaque jour plus famili�re et pourrait dans les vingt prochaines ann�es voir d�barquer � sa surface de nouveaux explorateurs prolongeant alors les premi�res foul�es trac�es par les Gagarine, Armstrong et autres voyageurs du cosmos depuis plus de quarante ans.

En attendant ces premiers pas vers une implantation durable et peut-�tre m�me une colonisation, des simulations r�alistes sont men�es par la Mars Society dans des d�serts terrestres ressemblant aux d�serts de Mars et ceci afin de sensibiliser et d�associer le grand public � cette perspective.

Lire la pr�sentation du VRP d'Alain Souchier et le r�cit de son test dans l'Utah

sur www.astrosurf.com/planete-mars/task_forces/vrp_souchier/vrp_souchier2.html

et www.astrosurf.com/planete-mars/base_desert/2002/equipage2/base_equipe2_vrp.html

De la m�me mani�re, quel objet spatial retiendriez-vous ?

Je choisis le rover automatique Marsokhod. De conception sovi�tique, cet ing�nieux syst�me devait partir explorer Mars mais l�histoire politique en d�cida autrement : rachet� par les Am�ricains, Marsokhod a donn� naissance � l�Ouest � des g�n�rations de robots mobiles encore plus performants qui, eux, rouleront s�rement sur Mars. J�ai eu le privil�ge de piloter cet engin, � Ames RC. C��tait �mouvant, inoubliable�

Quel serait votre r�ve spatial le plus fou ?

Mon r�ve le plus fou en mati�re spatiale est qu�un Fran�ais participe au premier voyage habit� sur Mars et que j�aie pu l�interviewer avant son d�part car, autre privil�ge de mon activit�, j�ai rencontr� personnellement tous les astronautes fran�ais, qui sont de vrais h�ros aux qualit�s humaines peu ordinaires.

Merci, Gilles Dawidowicz !

Interview r�alis�e par mail en novembre 2003

Gilles Dawidowicz animait sa 100^e conf�rence � l'Institut oc�anographique de Paris le 4 d�cembre dernier :

"Exploration de Mars : quelle place pour l'homme et/ou le robot ?"

La semaine prochaine (lundi 29 d�cembre 2003) : Julien Guillaume