Etienne Daumas

Travel Manager du CEA

Qui �tes-vous, Etienne Daumas ?

Je suis n� entre Apollo 14 et Apollo 15, berc� au son de Led Zeppelin, Deep Purple et les premiers Springsteen. Versailles a �t� le lieu de mon premier atterrissage, j'ai ensuite d�coll� vers Orsay, Lille, Amiens et Paris pour me reposer de nouveau � Orsay en famille. A 38 ans, je suis papa de deux petits gar�ons, Antoine et Matthieu, et partage avec bonheur le quotidien de mon �pouse, Alexandra.

Passionn� est un mot que j'utilise beaucoup pour me d�crire : l'aviation avec le pilotage et la photographie, la bande dessin�e, la musique avec toujours Springsteen, les voyages (les Etats-Unis avec ses shows a�riens et ses grands parcs, l'Am�rique du Sud, ses plateaux d'altitude et son ciel exceptionnel, l'Europe avec toujours comme fil conducteur des meetings a�riens ou des concerts).

L'espace est pour moi devenu le prolongement de ma passion pour l'aviation et avec humilit�, n'ayant pas de parcours scientifique, j'avance dans ce monde fascinant.

Aujourd'hui, je suis responsable de la politique voyage du CEA (Commissariat � l'�nergie atomique), une fonction qui me permet de rencontrer d'autres passionn�s d'aviation et de me mettre en application mes ann�es d'�tudes commerciales.

Par ailleurs, je suis co-fondateur du fan club fran�ais de Springsteen (www.tramps-like-us.com) et r�ve de faire de belles photos de la Lune.

Quel a �t� votre parcours professionnel ?

Ne voyant pas les ann�es passer entre la maternelle et le baccalaur�at B, je me suis retrouv� en 1990 � un carrefour de ma vie. Qu�allais-je faire ??? Je pilotais depuis 3 ans mais ma vue a mis fin � mes ambitions de devenir pilote professionnel. J�ai alors opt� pour un DUT commerce international � Sceaux puis j�ai int�gr� l'Ecole Sup�rieure de Commerce de Lille. J�ai enchain� avec mon service militaire que j�ai effectu� en cellule emploi. En 1996, je suis rentr� chez D�cathlon comme responsable d�univers puis, trois ans plus tard, j�ai eu l�opportunit� de rentrer au CEA comme acheteur. A la cr�ation de la direction des achats, on m'a confi� les achats voyages et la politique voyages du CEA, poste que j�occupe avec beaucoup de plaisir aujourd�hui.

Quelle est votre passion, comment est-elle n�e, comment la vivez-vous ?

Ma premi�re passion est l�aviation. Elle date de 1981, lorsque ma m�re m�a emmen� � la Fert� Alais pour la premi�re fois. Suivirent des Salons du Bourget, des meetings nationaux de l�air et des appareils photographiques de plus en plus performants. A 15 ans, j�ai appris � piloter et ai pass� mon brevet de pilote (perdu depuis). L�espace est arriv� plus tard mais mon point d�entr�e a �t� mon int�r�t pour Chuck Yeager et les X planes. Le Bell X-1 me fascine depuis toujours et je ne cesse de d�cliner cette fascination sur les machines (X-1, X-15, XB-70, X-29) et sur les hommes pilotes d�essai : Chuck donc mais aussi Scott Crossfield, Joe Cotton, Al White, Joe Engle et un certain Neil Armstrong ; le film L��toffe des h�ros m�a bien aid� et, dans une moindre mesure, Top Gun. J�ai voulu me rapprocher de cette �toffe et, depuis 1997, je me rends r�guli�rement � la base d'Edwards AFB en Californie. J�y ai vu et entendu Chuck Yeager repasser le mur du son, 50 ans apr�s, vu Scott Crossfield, Bill Dana, Pete Knight et Joe Engle signer des autographes pour les 40 ans du X-15, vu la navette spatiale sur son portique avant son retour � Cap Kennedy, vu le SR-71 Backbird voler � Mach 3...

Chuck Yeager (n� en 1923) aux commandes de l'avion-fus�e Bell X-1

avec lequel il franchit le mur du son le 14 octobre 1947

En 2004, j�ai eu la chance de voir le second vol qualificatif du Space ShipOne dans sa qu�te du Anasazi X Prize au dessus du d�sert de Mojave. Ce fut exceptionnel. Cet �v�nement m�a permis d��tre publi� dans Espace Magazine. Depuis, je parcours les Etats-Unis � la recherche de mus�es, airshows ou lieux mythiques. L�aviation et l�espace sont des fils rouges incontournables de ma vie et j�esp�re ne jamais avoir � y renoncer. Je r�ve �videmment de transmettre cette passion � mes petits sans les forcer�

SpaceShipOne se pose sur l�a�roport de Mojave le 21 juin 2004

apr�s son deuxi�me vol � plus de 100 km d�altitude.

Photo Etienne Daumas

Quelle anecdote personnelle ou souvenir fort li� � la conqu�te spatiale souhaiteriez-vous nous faire partager ?

En 1997, j�ai rencontr� Chuck Yeager pour la premi�re fois. Cette rencontre sur la base d�Edwards a pr�c�d� un vol sur F-15 avec passage de Mach 1 de Chuck Yeager et dans le contexte historique du lieu, j�avoue avoir �t� rempli d��motions et de larmes. J�ai, depuis revu, Chuck Yeager, notamment pour son dernier vol, et je reconnais que ce personnage est une personnalit� qui compte pour moi.

Plus r�cemment et plus en relation avec la conqu�te spatiale, je suis all� avec des amis au meeting a�rien de Tyndall, en Floride, en 2005. Le jour qui pr�c�dait le show, nous sommes all�s visiter le mus�e naval de Pensacola et, � notre arriv�e, nous avons trouv� le parking bien rempli. A l�int�rieur du mus�e encore ouvert au public, il y avait un symposium avec Jim Lovell (commandant d'Apollo 13), Gene Cernan (commandant d'Apollo 17 et dernier homme � avoir foul� le sol lunaire), Walter Schirra, Bill Sheperd (159 jours dans l'espace !!!) et d�autres l�gendes des programmes Apollo, Gemini ou Mercury. Ce fut un superbe bonus � notre grand week-end et reste un souvenir exceptionnel.

Quelle serait votre photo spatiale ou astronomique pr�f�r�e et pourquoi ?

Je reste fascin� par la photo de la premi�re sortie extrav�hiculaire libre de Bruce McCandless (Challenger STS 41B) mais ma photo pr�f�r�e reste la n�buleuse de l�Aigle prise par le t�lescope spatial Hubble. Dans cette photo, j�y vois tout : la vie, la mort, la beaut�, le vide, l�inconnu. Elle m�attire et m�effraie.

De la m�me mani�re, quel objet spatial vous fascine-t-il ?

Les capsules Apollo restent des objets fascinants, d�une apparente obsolescence et d�une technologie qui a permis aux hommes de se poser et de marcher sur la Lune. N�anmoins, Hubble est l�objet spatial ultime. Ses clich�s sont exceptionnels et ses performances hallucinantes. Sa r�paration reste aussi un grand moment de l��re spatiale.

Quel souvenir gardez-vous de la nuit du 20 au 21 juillet 1969 ?

Je n'ai pas de souvenir du jour J car je n��tais pas encore n� R�trospectivement, je per�ois un �v�nement mondial suivi en direct dans le monde entier, des images "floues", un tourbillon m�diatique et des hommes touch�s par un �v�nement les d�passant.

Quel serait votre r�ve spatial le plus fou ?

Sans h�sitation, j'aimerais marcher sur la Lune, elle m�attire.

Merci, Etienne Daumas !

Interview r�alis�e par mail en septembre 2009

La semaine prochaine (lundi 25 janvier 2010) : Olivier Garde

Les coordonn�es des invit�s ne sont communiqu�es en aucun cas

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